Ce
samedi 19 mars, à partir de 11h et jusqu’à 16h environ, se déroule au Forum d’architecture de Lausanne (f'ar) une
journée de conférences organisée en collaboration avec la Collection de l’Art Brut dans le cadre
de sa deuxième biennale intitulée Architectures. À cette occasion, la
directrice de SPACES, Jo Farb Hernandez, l’historienne de l’art
Roberta Trapani et l’architecte et peintre Arduino Cantàfora, prennent la
parole.
Ici
en lien le site web du f'ar avec quelques renseignements suplémentaires sur la journée et, ci-dessous, un court résumé de l'intervention de Roberta Trapani, membre du Crab.
Deux adolescents en train de peindre l'extérieur du Watts Art Center (Los Angeles).
Sur le fond, on aperçoit les Watts Towers (1921-1954) de Sam Rodia.
Photo du 28 août 1966.
Quand
l’espace créé par un habitant-paysagiste devient officiellement partie du
patrimoine collectif, une altération de sa nature se produit. D’éphémère,
évolutif, anarchique, voire illégal, il devient un lieu reconnu, institutionnalisé,
rendu accessible au grand public, muséifié. Sa conservation in situ semble nécessiter la perte de ce caractère performatif, processuel et relationnel qui fait sa
particularité. Nous pouvons alors parler de « deuxième
vie » de l'œuvre, mais ce compromis est-il inévitable ? En appliquant le
principe que toute modification d’un bien patrimonial doit être subordonnée à
la spécificité de l’œuvre, une question d’ordre déontologique se pose. La
spécificité de ces œuvres-lieux consiste aussi bien en leur forme matérielle
qu’en leur conception artistique immatérielle. Ne serait-il alors pas plus
approprié de sacrifier toute considération pratique de fonctionnalité et
d’efficacité, plutôt que cette spécificité, qui est historique et esthétique ?
S’il s’avère souvent impossible de conserver sans altérer, des paramètres
généraux visant à limiter cette altération peuvent être imaginés.