Paris/Institut National d'Histoire de l'Art
Samedi 1er février 2014
9h30 – 13h00
Ce que Michel Thévoz a désigné à partir de 1979 sous le nom d’«écrits bruts», dans le prolongement de l’invention de Jean Dubuffet, a principalement concerné certains écrits asilaires, sortis de leur condition psychiatrique à la suite de diverses prospections menées en France et en Suisse dans certaines archives médicales, tenues préalablement secrètes et anonymes. A l’origine (dès le dernier tiers du 19e), les médecins aliénistes s’étaient penchés sur ces écrits, avec le but principal d’établir le diagnostic de leurs patients, le langage étant, après l’anatomie et le comportement, le lieu de l’observation psychiatrique. Quels étaient les modes de leur lecture ? En quoi le langage a-t-il permis d’établir une première symptomatologie des troubles mentaux ? À ce niveau, quel rôle ont joué le signe linguistique et la rhétorique médicale d’alors ? Enfin, comment certains médecins ont-ils progressivement complexifié leur appréhension pour apparenter certains écrits de l’enfermement aux paradigmes de la poésie et de la littérature ?
Les origines psychiatriques des écrits bruts indiquent que leur saisie a posteriori comme œuvre est un moment de leur historicité: en retour, elles interrogent donc nos grilles de lecture et la capacité de ces écrits à modifier notre regard et, partant, nos savoirs, par l’attribution de nouvelles valeurs, voire l’invention de sujets. Aujourd’hui, quelles sont les écritures affiliées au brut ? Si les écrits de l’enfermement psychiatrique sont moins légion, il apparaît que certaines pratiques urbaines de rédaction, comme celle d’Alain Rault ou de Melina Riccio notamment, ont elles aussi la capacité de modifier notre lecture du monde. Au cours de leurs déplacements, ces «artistes marcheurs» transfigurent par l’écriture les murs des villes, mais ils font aussi de la marche un medium permettant d’oeuvrer, expérimenter et écrire la ville autrement.
Rendez-vous samedi 1er février 2014
à partir de 9h30
à l'Institut National d'Histoire de l'Art
Salle Walter-Benjamin
2, rue Vivienne – 75002 Paris
Entrée libre
Les prochaines séances du séminaire du CrAB à l'INHA se dérouleront les samedis 29 mars et 14 juin 2014.
Les origines psychiatriques des écrits bruts indiquent que leur saisie a posteriori comme œuvre est un moment de leur historicité: en retour, elles interrogent donc nos grilles de lecture et la capacité de ces écrits à modifier notre regard et, partant, nos savoirs, par l’attribution de nouvelles valeurs, voire l’invention de sujets. Aujourd’hui, quelles sont les écritures affiliées au brut ? Si les écrits de l’enfermement psychiatrique sont moins légion, il apparaît que certaines pratiques urbaines de rédaction, comme celle d’Alain Rault ou de Melina Riccio notamment, ont elles aussi la capacité de modifier notre lecture du monde. Au cours de leurs déplacements, ces «artistes marcheurs» transfigurent par l’écriture les murs des villes, mais ils font aussi de la marche un medium permettant d’oeuvrer, expérimenter et écrire la ville autrement.
Melina Riccio. Photo Marta Montacchini, 2010.
Cette matinée propose ainsi un «grand écart» sur les écrits bruts. Suivant une perspective historique inséparable d’une schématique spatiale : de l’exclusion psychiatrique entre quatre murs à celle gravée ou peinte sur les murs même de la cité ou encore tracée par des déplacements poétiques. Dans tous les cas, c’est l’entier de la société et de ses institutions que ces pratiques d’écriture savent interroger.
Programme
9h45-10h : Vincent Capt (Lausanne) - Accueil
10h-10h45 : Juan Rigoli (Genève) - «Lire le délire» : la lecture aliéniste des écrits asilaires
10h45-11h45 : Projection du film «Playboy Communiste» sur Alain Rault, en présence d’un des deux réalisateurs, David Thouroude
11h45-12h : Pause
12h-12h30 : Roberta Trapani (Palermo/Paris 10) - Melina Riccio et Alain Rault : une anthropologie des pratiques contemporaines du brut de l’écriture
12h30-13h : Synthèse et discussions
Cette matinée sera aussi l’occasion de vernir en France et de présenter l’ouvrage tout récemment paru de Vincent Capt, Poétique des écrits bruts. De l’aliéné vers l’autre de la langue (Lausanne/Limoges, Collection de l’Art Brut, Lambert-Lucas), disponible lors du séminaire et à partir de :
Rendez-vous samedi 1er février 2014
à partir de 9h30
à l'Institut National d'Histoire de l'Art
Salle Walter-Benjamin
2, rue Vivienne – 75002 Paris
Entrée libre
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Les prochaines séances du séminaire du CrAB à l'INHA se dérouleront les samedis 29 mars et 14 juin 2014.
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Par ailleurs, le jeudi 6 février 2014, de 12h à 13h, dans le cadre de l'exposition «Un autre regard. L'art hors-les-normes dans la murs de la Collection Sainte-Anne», Déborah Couette co-commissaire de la manifestation donnera une conférence sur la correspondance Alain Bourbonnais/Jean Dubuffet, intitulée «L'art hors-les-normes d'Alain Bourbonnais à travers la correspondance Alain Bourbonnais/Jean Dubuffet», au Centre d'Etude de l'Expression (Amphithéâtre Morel, 1 rue Cabanis, 75014 Paris).
Toute l'équipe du CrAB vous souhaite une très belle année 2014!
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Toute l'équipe du CrAB vous souhaite une très belle année 2014!
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